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Les différentes tâches d’un auteur indépendant

On ne s’imagine pas toujours toutes les tâches qu’un auteur indépendant peut être amené à accomplir afin d’avancer dans sa carrière. Parfois, on en pense certaines inutiles ou on se dit que ce n’est pas du travail (comme les réseaux sociaux), parfois on se dit qu’un auteur a juste à écrire… Non, même un auteur en maison d’édition a plus que ça à faire. Les indépendants ont plus de tâches mais ils en partagent certaines avec ceux publiés par le circuit traditionnel. Dans cet article, je vais vous lister toutes celles qui me viennent !

Elles ne sont pas dans l’ordre, j’ai juste essayé de les ranger selon le type de tâche, et il en manque sûrement, je compte sur mes collègues pour me dire ; )

– écrire : l’écriture reste la première chose qui me vient en tête et à raison. Sans écriture, il n’y a pas d’auteur. Mais écrire un poème, un roman ou encore une nouvelle n’est pas notre seule mission. L’auteur indépendant rédigera également sa quatrième de couverture, des articles pour son site, des mails variés, des réponses d’interviews… L’auteur écrit, beaucoup, beaucoup, beaucoup !
– faire des recherches : que ce soit des recherches en ligne, des questions posées à des personnes concernées ou encore des voyages pour s’imprégner des lieux de ses romans (c’est ce que je fais), l’auteur indépendant fait énormément de recherches pour son manuscrit.
– lire et relire : la lecture est importante pour l’inspiration, pour voir ce qu’il y a sur le marché et pour le plaisir, tout simplement. Un auteur indépendant est très souvent un lecteur, il l’est en tout cas de ses livres qu’il doit lire et relire un certain nombre de fois avant de passer à la prochaine étape…
– réécrire : un livre n’est jamais parfait du premier coup, même si certains s’en sont hélas laissés convaincre. Il nécessite plusieurs relectures accompagnées d’un travail de réécriture parfois léger, parfois plus important. On écrit pour soi, mais on publie pour les autres, des ajustements sont souvent nécessaires avant une publication.
– corriger : si cette tâche est très souvent accomplie par un correcteur professionnel, l’auteur fait généralement un premier travail de correction pendant ses relectures. À l’aide d’Antidote, certains auteurs indépendants font même entièrement le travail de correction.

– réaliser la couverture et les éléments décoratifs de l’intérieur du livre : comme pour la correction, cette tâche est souvent laissée à un professionnel, mais certains auteurs indépendants se débrouillent grâce à différents outils en ligne ou leur côté autodidacte. Réaliser une couverture est obligatoire, la décoration intérieure (pour les titres de chapitres, par exemple) ne l’est pas, c’est juste un plus très appréciable qui embellit le livre.
– faire des visuels : bannières pour les réseaux sociaux, images promotionnelles, mock-up… il y a beaucoup d’éléments à réaliser niveau graphisme qui contribuent à une meilleure visibilité pour l’auteur indépendant.
– créer des goodies et des objets marketing : les goodies (marque-pages, carnets, cartes, bougies) sont des éléments que certains lecteurs apprécient et qui peuvent à eux seuls déclencher une vente, l’auteur indépendant aura généralement créé au moins un marque-page ! Quant aux objets marketing, ils sont nombreux et utiles, surtout en salon. Les cartes de visite (qui peuvent être des marque-pages, justement) ou les roll-up servent beaucoup et souvent, les auteurs les réalisent eux-mêmes.
– faire des photos et tourner des vidéos : si on est sur Instagram et/ou YouTube, faire des photos et des vidéos fait partie de nos tâches, et pas n’importe comment ! Tout est une question d’image que l’on renvoie. Le visuel a beaucoup d’importance, encore une fois, c’est la première chose que l’on voit et c’est souvent à ça que s’arrêtent certaines personnes car sur la base de notre travail sur nos photos, notre feed Instagram, nos vidéos… ils décident si oui ou non, ils ont envie de nous suivre et d’en découvrir plus. Cela demande beaucoup de travail, créer un feed qui nous ressemble et créer du contenu prend beaucoup d’heures, quant aux vidéos, il faut se préparer en amont et parfois les retoucher après.

– mettre en page le livre : il faut choisir la police et la taille, gérer la pagination, ajouter les potentiels éléments décoratifs, les illustrations s’il y en a… bref, faire une mise en page agréable pour le lecteur !
– créer le fichier à imprimer et le fichier numérique : ça rejoint le point précédent mais c’est une partie un poil plus casse-pieds notamment pour la version numérique car il faut ajouter une table des matières et modifier certaines choses pour que le fichier soit correctement lu sur les liseuses. Généralement, il faut aussi se prendre pas mal la tête avec la plateforme sur laquelle on diffuse car chacune a ses propres spécificités et il n’est pas rare qu’un fichier nécessite des ajustements…
– gérer ses réseaux sociaux : c’est une des tâches les plus lourdes du métier. Chaque réseau social à ses propres fonctionnalités, sa propre façon de fonctionner et son propre public. Il faut un certain temps pour comprendre ce qui marche (ce qui fonctionne sur Twitter ne fonctionnera pas sur Instagram, par exemple), chaque réseau social se gère différemment et il faut être présent de manière régulière pour ne pas disparaître des fils Facebook et Instagram (merci l’algorithme). Si certains pensent que les réseaux sociaux sont un « jeu », ils se trompent, c’est un véritable outil de travail pour l’auteur indépendant et bien les utiliser, de manière régulière, est primordiale. Et surtout, cela demande un temps fou…
– tenir un site Internet : c’est la vitrine de l’auteur et il est important de faire quelque chose de joli, qui nous ressemble et qui est professionnel. Avoir des notions en html est un vrai plus et une fois la base installée, il faut l’alimenter de manière régulière, proposer du contenu, le tenir à jour à chaque nouvelle sortie, événement…
– gérer ses mails : que ce soit pour répondre aux lecteurs, aux professionnels du secteur, échanger avec les personnes avec qui on travaille ou démarcher des salons où l’on souhaite se rendre, il y a des mails à rédiger, à gérer. Là encore, c’est une activité quotidienne, ce ne serait pas très professionnel (ni bien vu) de mettre des semaines à répondre.
– faire une newsletter : si ce n’est pas du tout obligatoire, beaucoup d’auteurs ont une newsletter, c’est presque un autre réseau social, c’est un moyen de garder le contact avec ses lecteurs, de leur annoncer des choses qu’ils auraient pu manquer sur les réseaux et donc de susciter de l’intérêt. Créer une newsletter prend du temps, la rédiger de manière régulière en prend encore plus.
– tenir une boutique : les auteurs indépendants ont souvent une boutique en ligne sur laquelle ils vendent leurs ouvrages, en plus des plateformes de diffusion. Dessus, ils proposent des goodies, parfois, mais aussi et surtout des livres que le lecteur peut recevoir dédicacé, ce qui plaît beaucoup. La gestion de la boutique prend du temps, il faut gérer ses stocks, préparer les colis, s’occuper de la livraison et aussi du suivi. C’est tout un boulot ! Sans parler des promotions occasionnels, de la gestion des fiches de chaque produit…

– envoyer le livre à la BNF : cette étape est obligatoire et en soi assez simple, il suffit d’enregistrer son livre, d’imprimer le papier, de le glisser avec le livre dans une enveloppe et de l’envoyer à la BNF. C’est rapide, mais cela reste à faire !
– faire les comptes : un auteur indépendant est aussi souvent un chef d’entreprise et pour toute entreprise créée, il faut tenir des comptes. Non seulement, c’est obligatoire (il faut d’ailleurs un compte en banque différent de notre compte personnel) mais c’est aussi utile pour savoir où on en est, quel budget on peut accorder à de nouvelles méthodes de communication, etc.
– gérer ses ventes : cela rejoint le point précédent. Il est important de suivre ses ventes, de calculer quel bénéfice réel nous faisons, de voir ce qui se vend le mieux, quel livre aurait besoin d’un petit coup de pub supplémentaire (avec une session de SP, par exemple)… bref, quoi faire pour mieux vendre.
– faire ses déclarations et gérer ses documents : chaque mois, il faut déclarer ses revenus à l’organisme où on cotise, et parfois, il faut aussi gérer les changements (comme quand le RSI a disparu et s’est fondu dans l’URSSAF), les courriers que l’ont peut recevoir, la paperasse quoi… Ce n’est pas la partie la plus captivante, et pour les auto-entrepreneurs, il n’y a pas grand-chose à faire, généralement, mais il faut le faire quand même !

– organiser des concours : rien de mieux que les concours pour se faire un peu voir, attirer du monde ! Mais organiser un concours demande du temps et de l’énergie, cela demande de faire des visuels (voir la section graphisme) et de gérer ensuite la promotion de ce concours, puis les résultats, l’expédition des colis…
– créer des jeux : que ce soit des petits tests en story Instagram ou des jeux variés autour de nos livres, il y a toujours à faire et cela plaît souvent aux lecteurs. Sans compter que lorsque c’est diffusé (comme en story Insta), cela fait un peu plus parler de nous !
– créer du contenu : des photos, des vidéos, des articles… Il y a en permanence du contenu à créer, pour discuter avec les gens, pour échanger et pour se faire voir, une fois de plus. C’est le problème de la plupart des auteurs indépendants, ils sont bons, mais encore faut-il que les gens les voient pour pouvoir les lire et voir qu’ils sont bons !
– gérer les SP et partenariats : les services de presse et partenariats (comme moi, avec mon comité de lecture), sont de vrais outils de communication et offrent une grande visibilité, mais là encore, c’est tout un travail. Un retour isolé n’a pas forcément d’impact alors qu’une « semaine de promotion » par exemple, peut faire la différence. Il faut donc trouver les lecteurs intéressés, organiser ça avec eux, gérer le calendrier, parfois leur faire des rappels parce qu’ils sont eux aussi très occupés… De mon côté, j’ai créé un comité de lecture et j’ai donc des choses en plus à faire avec les membres de mon comité, parce que juste faire un échange livre / chronique ne me satisfaisait pas et je voulais proposer plus à ces personnes, ce qui m’ajoute bien sûr beaucoup de travail.
– réfléchir à plus, toujours : il faut en permanence réfléchir à de nouvelles idées, essayer de nouvelles choses, tester, se tromper, réussir, trouver ce qui nous permet d’être un peu plus vus, puis lus. C’est un travail au quotidien et ce n’est pas de tout repos ! Mais c’est un plaisir de se réinventer chaque jour ♡

– monter des dossiers pour envoyer ses manuscrits aux maisons d’édition : ceux qui choisissent de rester en indépendant ne s’attardent pas sur ce point, mais ceux qui veulent tenter l’aventure de la publication par le circuit traditionnel doivent souvent monter des dossiers (qui prennent parfois un temps fou) pour que les éditeurs ne mettent pas leur manuscrit de côté et aient envie de le lire.
– dédicacer : ça, c’est la partie fun ♡ J’adore dédicacer les livres pour mes lecteurs, mais cela reste du travail (surtout que j’accompagne aussi toutes les commandes de ma boutique d’un petit mot manuscrit) et comme on essaye de faire un petit message personnalisé, vraiment pour la personne, cela demande aussi parfois un peu de réflection.
– faire des emballages cadeaux : là, c’est plus rare, mais cela arrive aussi. En période de Noël, ou même en dehors, sur les salons, on peut être amené à faire des emballages cadeaux si c’est un service que l’on propose. Souvent, on le fait gratuitement.
– monter un stand pour un salon : la décoration d’un stand, sa disposition, l’image que l’on renvoie est importante et réfléchir à son stand prend du temps, mais le monter aussi ! (Je mets environ une heure pour m’installer à chaque salon, le temps de tout bien mettre en place…)
– démarcher les libraires : les auteurs indépendants ont peu de visibilité, ils ne sont pas dans les rayons des librairies et pour pouvoir atteindre un nouveau public pas forcément sur Internet, il n’est pas rare qu’ils démarchent les librairies pour organiser des événements avec eux et mettre leurs livres dans les rayons.
– participer à des salons/événements : comme pour le point précédent, les salons et événements variés permettent aux auteurs indépendants d’être plus visibles, on peut passer des journées ou des week-ends assis sur notre chaise pour rencontrer nos lecteurs ♡
– dessiner : oui, ça aussi, ça arrive ! Certains ouvrages sont illustrés et parfois, nous allons jusqu’à les illustrer nous-mêmes. Pour l’avoir fait avec mon recueil de poésie, je peux vous dire que c’est énormément de travail…
– vendre : être vendeur, c’est un métier à part entière, mais cela fait aussi partie des casquettes que les auteurs indépendants portent. C’est à nous de nous vendre, sur Internet ou en direct, et c’est un vrai boulot.
– s’ouvrir aux autres : parler en permanence de ses livres peut vite devenir agaçant, voire lourd pour les gens, il est important de s’ouvrir aux autres, de parler de choses différentes, de s’intéresser aux lecteurs, mais aussi aux collègues, de faire en fait connaissance. Ce n’est pas une “tâche” à proprement parlé, mais cela entre quand même dans le “planning” vu que ça sert à notre carrière. Moi, par exemple, je le fais avec mon association d’auteurs indépendants !

Voilà toutes les tâches, un peu en désordre et parfois expliquées grossièrement, qui me sont venues. Comme je le disais plus haut, il doit en manquer, être auteur indépendant ou hybride est un véritable métier, ce n’est pas juste de l’écriture, on porte des tonnes de casquettes et il faut beaucoup de qualités pour réussir, avoir un côté « multi-fonctions » comme je dis ha ha. Ce n’est pas donné à tout le monde, mais je trouve que c’est un métier enrichissant qui nous permet de faire plein de choses très variées. On ne s’ennuie jamais !

Vous savez maintenant ce que nous faisons lorsque nous n’écrivons pas et pourquoi nous ne passons pas huit heures par jour à écrire (même si je ne me vois pas écrire huit heures d’affilées, quoi qu’il arrive…), c’est parce que souvent, nous avons plein d’autres choses à faire ! Si nous nous contentions d’écrire, nous écririons beaucoup, c’est certain, mais personne ne nous lirait…

J’espère que cela vous aura éclairés, lecteurs, et futurs collègues auteurs, j’espère que cela vous permettra de voir un peu tout ce qui vous attend ! Rassurez-vous, tous les auteurs indépendants ne font pas autant, c’est à chacun de choisir. Si j’ai décidé de faire tout ça, c’est parce que j’ai vu que cela marchait pour moi, cela me rendait plus visible et me faisait gagner beaucoup de lecteurs. (Et accessoirement, j’adore ça !)

2 pensées sur “Les différentes tâches d’un auteur indépendant”

  1. Léa dit :

    Super article! Etant nouvelle auteur indépendante (depuis octobre 2019) je me reconnais dans tout ce que tu as abordé! C’est fou tout ce qu’on doit faire, mais c’est aussi extrêmement passionnant et enrichissant. (D’ailleurs, pour la partie site auteur, le tien est juste magnifique).

    1. Erika dit :

      Bienvenue dans la grande famille des auteurs indépendants ♡ C’est vraiment un super boulot, bien sûr ça demande énormément de travail, mais c’est tellement intéressant…
      Merci pour mon site ♡

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